Ces Ballades du Meurtre exhalent un parfum presque vénéneux et l’on s’enfonce voluptueusement dans ces chemins peu fréquentables. On y croise un jeune homme, une pierre à la main, penché sur une Ophélie endormie dans les eaux, déclarant en l’embrassant pour la dernière fois que « toute beauté doit mourir ». Ou la pauvre Mary Bellows qui s’est refusée à un étranger et a été retrouvée le lendemain, menottée à son lit, une balle dans la tête et une serviette hygiénique dans la bouche. Pauvre Mary Bellows.
Mais le « plus » du disque reste incontestablement les invitées : surprenante Kylie Minogue, parachutée dans cet univers un rien moins glamour que celui dans lequel elle évolue d’habitude (imaginez Bashung invitant une jeune Sheila pour une sombre ritournelle) et qui, superbement mise en lumière dans un clip ad hoc, parvient à susciter quelque intérêt. Autre guest star, PJ Harvey, déjà moins « pièce rapportée », jouant agréablement de son timbre quasi atone sur Henry Lee, le second single. Et on retrouve au final tout ce beau monde, rejoint par Shane Mac Gowan, sur Death is not the end, judicieuse reprise de Dylan. Recommandé !