• Véronique Sanson | 2011

Évry
18 octobre 2011

Chic, un nouvel épisode de la tournée pas loin de Paris !
Un mardi soir, sorties de bureaux, le périph' bloqué... Une arrivée juste à temps, sur l'intro de Je me fous de tout.
Évry sous la pluie, dehors.
Évry si chaleureux, dedans.

D'emblée, d'un regard circulaire, un immense sentiment de liberté. Le service d'ordre est plutôt cool ici : on se déplace, on filme, on prend des photos comme on veut. Le public, pas muselé, est bien vivant ; il bouge, chante, enchante Véronique qui le félicitera plusieurs fois et mettra ses lunettes, demandant d'un geste à éclairer la salle, pour découvrir ces sourires d'amour qu'elle devine qu'on lui envoie.
Envie de se lever, d'aller rejoindre les fidèles autour d'elle, comme en 1978 ou en 81. De répondre à son appel. On est en quelle année au fait ?! Et pourquoi résister ? Même cette femme brune au 5e rang applaudit en rythme, debout, alors qu'elle a été élevée avec la blonde chanteuse qui est sur scène...



Pourquoi vient-on la voir encore et encore ? encore et toujours ? Sans aucun doute pour qu'elle souffle un peu de rock'n'roll dans nos vies un peu trop bien rangées. Mais aussi pour sourire dans l'ombre, en la regardant sourire en pleine lumière. Pour s'apercevoir que notre tête penche lentement de côté quand elle nous émeut. Parce qu'elle nous représente, parce qu'elle nous venge. Parce que son extraordinaire générosité fédératrice nous libère de nos tracas du jour. Un regard, un sourire, et nous voilà attachés à elle à tout jamais.
C'est confortable les gens qui ne trichent pas, ni sur scène, ni dans la vie. On est peut-être déstabilisé au début - pour notre bien - mais peu à peu, on se sent libéré
de ce qui nous encombre encore dans notre relation à l'autre.



Avec Véronique, chaque concert a toujours été, est et sera toujours unique. Pour la simple raison qu'elle vit dans le présent. Uniquement dans le présent. Un concert est-il meilleur que tel autre ? Ou moins bien ? Qu'importe... Comparer n'est jamais une bonne idée.
Ce soir, il y a les nuances des derniers mots de chansons, modulés sans excès, dans le souffle. Il y a la voix claire qui ne fait pas de détour par la gorge pour se faire entendre. Des versions live qui enterrent les versions studio (Juste pour toi, Qu'on me pardonne).
Il y a les regards, il y a les sourires.
Il y a la malice, l'envie de rigoler.
La scène est large et elle y cavale d'un bout à l'autre
(sans talons, c'est plus facile), sans s'attarder lorsqu'elle approche d'un objectif, toujours à la recherche d'un sourire vrai, d'une énergie de bonne qualité à échanger avec la sienne.

Et il y toujours ce son,
ce bon gros son qui tourne bien, assise confortable pour sa voix. Il y a aussi les petites trouvailles supplémentaires des uns et des autres pour aller jusqu'au cd live idéal, qui donnera – c'est fatal – un bon coup de vieux à ses prédécesseurs.
Il y a cette nouvelle intro de Bahia, la fin de Sans regrets que je commence vraiment à bien apprécier et puis, ce soir, une petite "plantitude" inédite sur Amoureuse, histoire de prouver qu'un concert idéal est un concert vivant, pas un concert parfait. Et qu'il n'y a pas qu'au théâtre qu'on voit des fous rires difficiles à réprimer sur une scène.

Le temps passe très vite à Évry. Au point qu'on se demande si certains titres n'ont pas été retirés...

Plus tard, Véro sort de sa loge hilare dans les bras de Vio, telle la jeune mariée portée par son époux. "Elle n'osait pas venir, elle est un peu timide", rigole la grande sœur. Elle tend autour d'elle le magnifique bouquet de lys blancs que lui a donné "une si adorable petite fille", veut faire partager son odeur subtile. Elle évoque encore ce micro dans la salle qui lui arrive droit dans les oreillettes ! On lui parle de sa voix claire, de son allure, en ajoutant qu'on s'est vraiment demandé en quelle année on était.
– Oh dis-le moi encore une fois... !
Évry(body) loves Véro, la vidéo, c'est ici.