• Véronique Sanson | 2019



Véronique Sanson
Salle Pleyel, Paris
 
30 et 31 décembre 2019
 
Derniers tours de piste d’une tournée au long cours, étendue sur plus de 2 ans, ces 102e et 103e concerts Dignes, dingues, donc… (si mes calculs sont exacts) ont pourtant affiché complet. Véronique Sanson, que voulez-vous… L’indestructible tornade blonde… 

Malgré la grève des transports, il manque peu de spectateurs à l’appel le premier soir. Pour le second, c’est un peu plus compliqué avec le quartier entièrement bouclé, des stations de métro fermées… Les ouvreuses proposent même de resserrer les rangs au moment de l’entracte et on pense aux messages aperçus dans la journée de ceux dans l’obligation de revendre leurs places, coincés chez eux, rêvant de Pleyel…

Peu de people (ou d’“huiles essentielles”, comme dit Florence Dubray) : de Catherine Deneuve à Léa Salamé, de Laurent Delahousse à Marc Lavoine, beaucoup ont déjà vu ce spectacle. Seuls les fidèles parmi les fidèles sont revenus : Bernard de Bosson (les “bravo !” les mains en porte-voix, c’est lui), Didier Varrod, Franka Berger, Daniel Schick, Thomas Sotto. Éric Jean-Jean (RTL), Fabienne Sintes (France Inter) et Éric Chemouny (Je suis musique) sont là également.

Tout a commencé lundi après-midi avec les balances. Même vide, la salle est impressionnante. Sur scène, les cordes répètent sous la direction perfectionniste d’Anne Gravoin. Puis débarquent un à un les musiciens. Mehdi sera la voix témoin sur Dignes, dingues, donc… avant de rejoindre le piano et se faire les doigts sur Et je l’appelle encore. Doigts qui aligneront ensuite quelques notes qu’on reconnaît… Non, il n’a pas fait ça… Mais si ! C’est Gigi l’Amoroso !!! 


© LC

Arrivée de Véronique avec une sacrée dégaine de bikeuse (comme avait dit Augustin Trapenard) : chemise en jeans délavée sans manches siglée Harley Davidson sur tee-shirt blanc et surtout ce fameux chapeau de cow-boy offert par son plus jeune fan, récemment tombé sous le charme. Dans l’ordre, elle répète Vols d’horizons, Ainsi s’en va la vie, Marie, Radio vipère et Mortelles pensées. Il est encore tôt, mais la voix est déjà forte, un peu “rocailleuse” comme elle dit elle-même au micro à l’ingé son, à qui elle demande une réverb’ plus longue. Christian fait quelques photos. On salue Nicolas Maisonneuve, aux manettes des lumières les deux soirs après avoir beaucoup travaillé pour Bruel. Tout s’annonce le mieux du monde, et pourtant on sera encore un cran au-dessus !

À quoi tient le ressenti d’un spectacle ? À ce qui se passe sur scène bien sûr, à notre disponibilité, à ce qu’on a dans la tête au moment précis où l’on est dans la salle… mais aussi aux gens qui nous entourent, à leurs vibrations. Le premier soir, j’étais voisin du neveu de Barbara, et le second de quelqu’un de l’équipe Coullier. Voyages très différents… Plus globalement, on peut comparer les publics : le premier soir, la salle accueillera Véronique debout, pas le second. Le public se levera après Mr Dupont (sa magnifique intro signée Renaud Gensane, la toujours impeccable séance d’abdos), pas le lendemain. À ma grande surprise, certains crieront “Non” pour conjurer son “que je suis seule au monde” à la fin de Ma révérence. Pas vu ça depuis très longtemps… Là encore, ce ne sera pas le cas le lendemain.
Les deux soirs, en revanche, on constatera sur scène d’inédites harmonies sur Je me suis tellement manqué. On notera les “Marie” répétés en écho. Avant La loi des poules, le premier soir, elle précisera qu’il y en a au moins un qui connaît les paroles dans la salle, avant de se reprendre : “Non deux” ; le deuxième soir, elle mettra ses lunettes pour voir “si tout le monde [la] regarde bien” et se réjouira des “bonnes têtes, vachement souriantes” avant de terminer la chanson dans un fou rire (vidéo ci-dessous).

© LC

Les deux soirs, avant les rappels piano-solo, elle voudra nous faire croire qu’elle ne veut surtout pas déranger : “Vous préférez peut-être aller vous coucher… Si c’est le cas, je trouve ça consternant…” (rires). Derrière moi, une femme lâchera “Mais elle est incroyable !”. Bah oui, madame…  
On notera également son emploi fréquent de l’anglais (“Ready?”), sans doute dû à la présence de Titou ; on s’arrêtera sur ses mains jouant avec le projecteur rose sur Et je l’appelle encore ou faisant l’oiseau sur l’intro de Monsieur Dupont ; on suivra ses regards vers les premiers rangs et ces sourires qu’elle lance à ceux qu’elle reconnaît.
Le second soir, lors de pensées toujours d’actualité, la tendresse deviendra plus raffinée que les caresses… Des détails qu’on note ici pour les mémoriser, en l’absence de captation.
© LC

Après les concerts, les prolongations ont également été différentes d’un soir à l’autre. Une surprise d’abord le 30 avec des applaudissements saluant l’arrivée de Véronique dans l’espace où elle est attendue, ouvrant bientôt sur un cocktail. Du jamais vu en ce qui me concerne, tandis qu’Éric Chemouny précise que ça arrive fréquemment pour son amie Sylvie Vartan. Pêle-mêle, on verra Bernard de Bosson en grande conversation avec une ex de son fils, qui tient absolument à une photo entre lui et Titou ; Véronique dédicaçant une photo sur un dos offert, celui de Violaine ; Laurent Boyer demandant à Véronique de signer une affiche du spectacle ; Daniel Schick et Marc Kraftchick qu’on immortalise avec Véro ; la femme de Basile Leroux confirmant qu’elle a toujours été au courant de la demande en mariage de Véro (cf. sketch dans la présentation des musiciens) ; Tony Frank souriant, toujours en forme…

© LC

Le 31, passé minuit, en sortant de la salle et en découvrant les trottoirs et les rues bondés, les klaxons, la pollution, les insultes,
c’est à Cioran et ses merveilleux aphorismes qu’on pense : « À peine dehors, je m’écrie : “Quelle perfection dans la parodie de l’Enfer ! » 
Vite, se remettre en tête les injonctions de Véronique : “Soyez heureux ! Ne soyez pas grégaires !” et son “À super vite, peut-être en 3030, ce sera bien !”

Capture d’écran vidéo © Martine Sellier

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