• Schnock | 2023

Schnock n° 47,
juin 2023


Véronique en couve de Schnock, enfin !
 
Pour ceux – et à ma grande surprise, ils sont encore assez nombreux – qui ne connaissent pas Schnock, un peu d’histoire : créé il y a plus de 10 ans, Schnock est un trimestriel à mi-chemin entre le livre et le magazine – ce qu’on appelle un mook – plutôt iconoclaste. On l’achète même si on n’est pas dingue de l’artiste en couverture parce qu’il y a indéniablement un ton Schnock, une esthétique Schnock (ah, cette maquette…). On dit fréquemment d’un truc un peu décalé et vintage que “c’est complètement Schnock…” et sur Twitter on voit passer le #schnock à tout bout de champ. Bref, un incontournable.
 
Il aura donc fallu laisser passer 46 numéros, parmi lesquels de légitimes schnocks (Marielle, Bedos, Coluche, Gainsbourg, etc.) mais aussi Sardou, Vartan ou encore les Inconnus… Il y a quelques années, on avait croisé Alister (rédac chef de Schnock) à une soirée de lancement du temps où ils en faisaient encore. Mathieu Rosaz nous avait présentés et il avait clamé tout son amour pour la musique de Véronique et son souhait de la mettre très vite en couve, mais on ne voyait rien venir…
…quand soudain, début juillet 2022, ce message de l’ami Baptiste Vignol (déjà responsable d’un Tout Véronique Sanson chez Gründ l’année dernière) : Véronique allait faire la couve du numéro de juin 2023 – Alléluia ! – et il proposait dans la foulée une association de bienfaiteurs : ficeler le dossier ensemble, conduire les interviews, et écrire un ou deux articles en sus. Revenait instantanément l’excitation de l’époque d’Harmonies, à 40 ans d’intervalle ! Un plan de bataille fut proposé et accepté par Alister. Restait plus qu’à prendre des rendez-vous et affuter nos stylos. 
 
Triel, 2 h du mat’, 31 mai 2023 © LC
 
Top départ 6 mois plus tard, début janvier. Grâce au contact d’un ex-cadre WEA, j’ai enfin pu parler à Benoit V. Gauthier, l’un des 2 hommes qui a accompagné Véronique en février 73 dans cet aller simple Paris-New York qui fait tant jaser encore aujourd’hui. Par manque de temps, on n’avait pas pu le faire en 2014 lors de l’écriture des Années américaines. Pour ne rien vous cacher, l’homme ayant la réputation d’être passablement cash, je redoutais quelque peu l’appel mais les gens qui disent ce qu’ils pensent (et réciproquement), finalement c’est formidable. Il était surpris de l’intérêt encore porté à cette histoire, arguant, bougon, que “Sanson et Stills, c’est quand même pas Stockhausen”. On est bien d’accord, il n’empêche qu’Alain Salvati n’étant plus là et Véronique n’ayant pas gardé des tonnes de souvenirs de cette époque, son témoignage nous intéressait…

Chronologiquement vînt ensuite le 26 janvier où on a retrouvé Bernard Swell dans le café de cet hôtel Grand amour, rue de la Fidélité – symbole qui n’avait échappé à personne. Swellito, comme l’appelle affectueusement Véronique, est en pleine forme et sa mémoire intacte. On a bu des litres de thé et il nous a raconté de quoi faire un article bien plus long que les deux pages publiées, mais le dossier totalisant 86 pages, de difficiles choix éditoriaux ont dû être faits en amont…
 
 

Le lendemain, ce fut le plat de résistance du dossier, avec une drôle de feuille de route : une interview de Véronique qui n’en serait pas tout à fait une (elle était alors en pleine promo de sa tournée – aux salles pourtant bien remplies – et passait ses journées à répondre aux mêmes sempiternelles questions). Le deal était donc une conversation informelle autour d’un dîner – rosbif, pommes de terre sautées et haricots verts en l’occurrence – sans passer par les attachées de presse. À l’arrivée, un pur moment, sans pression, sans stress, dans la cuisine d’abord, puis  dans la salle à manger, dans le salon et enfin dans sa salle de bains : Véronique, n’ayant toujours pas trouvé de réponse à la question de savoir pourquoi les hommes ne se maquillent pas, décida tout de go de tester son mascara et ses crayons sur nos yeux fatigués vers 2 h 1/2 du mat’… La séance de make-up fut d’une grande clownerie sauf que quand on se fait maquiller – par Véronique Sanson comme par qui que ce soit – faut pas bouger d’un cil, a fortiori pas se marrer… On  monta finalement se coucher au petit jour, les yeux charbonneux… 
Fin mai, on lui apportait le numéro imprimé mais on n’allait se coucher cette fois-ci – petits joueurs – qu’à 4 heures…
 

 
Un mois après, le 28 février, nous attendait une rude journée : deux interviews, et sans la moindre transition. Rendez-vous d’abord au Scossa, place Victor Hugo, pour déjeuner avec le délicieux François Bernheim, qu’on ne voit pas assez souvent. Inconvénient mineur : l’endroit devenant vite assez bruyant, il faudra tendre l’oreille pour retranscrire ses propos. 
 

 
Enchainement direct (et à deux pas) avec Christopher Stills au 5e étage familial. Un Titou pile à l’heure, rentré spécialement de Triel pour nous. Avant de partir, il avait embrassé sa mère qui lui avait reproché de ne pas être rasé… mais il l’avait rassuré : on ne ferait pas de photos, juste quelques instagrammables… Grosse frustration tout de même à l’arrivée dans la mesure où il a raconté infiniment plus de choses que ce qui reste dans la double page, ainsi qu’une légère déception pour lui qui espérait pouvoir parler davantage de sa musique même s’il savait que l’interview n’était pas pour Rock & Folk mais bien pour un Schnock consacré à son illustre môman… On a causé TikTok à la fin et si vous en êtes, il y est aussi sous le nom de MyHatLikesYouBack en référence à tous les gens qui lui disent qu’il aiment son chapeau !
 
 
Entre temps, la rédaction de l’article sur le départ à New York en février 73 avançait mais nous souhaitions y ajouter les mots de Nicoletta – ce qui fut fait par téléphone le 8 mars. Baptiste avait déjà son contact et, pour la petite histoire et suite à un petit quiproquo, elle a cru tout au long de notre conversation que c’était lui qui l’appelait – je ne m’en suis rendu compte qu’à la fin et n’ai pas jugé utile de lui dire que je n’étais pas celui qu’elle croyait…

Last but not least, Violaine, interviewée en vidéo le 4 avril sur un créneau miraculeusement trouvé dans ses journées toujours aussi remplies. Là aussi, un bon moment !

La dernière interview du dossier est celle de Bernard de Bosson, alias B2B, réalisée par Baptiste en 2022 lors de la préparation de son livre chez Gründ : 12 pages truculentes où on retrouve l’inimitable façon de s’exprimer du (grand) bonhomme. Très schnock, pour le coup !
 
En ce qui concerne l’article sur la correspondance en chansons entre Véronique et Michel Berger, comme il est précisé en bas de page, il a pu être rédigé grâce à l’extraordinaire travail de fond établi par Yann Morvan, collègue en véronicologie. Son analyse in extenso est à lire ici
 
Qu’ajouter ? Sinon que travailler avec Baptiste a été un pur bonheur. Les échanges ont été fluides et son regard (bleu, maquillé ou pas), un peu plus extérieur que le mien sur le cas de la tornade blonde, a été précieux. On a découvert ensemble ce qu’avait écrit Alister une fois les fichiers partis à l’impression. Il avait juste annoncé qu’il ne pouvait pas se contenter d’un Top 10 : “C’est Sanson quand même les gars,  je vais faire un Top 20”. Rappelons à toutes fins utiles qu’il est l’heureux auteur d’une hilarante Anthologie des bourdes et autres curiosités de la chanson française (récemment parue dans une nouvelle édition augmentée) qui devrait figurer sur toutes les belles étagères…
 
Et la couverture ? En règle générale – et c’est un lecteur de Schnock depuis le début qui vous parle – je trouve que les illustrations d’Erwann Terrier ne ressemblent pas forcément à l’artiste croqué mais permettent toujours une identification immédiate, ce qui est tout de même le but. Celle-ci ne fait pas exception.
   
 


Sommaire complet du Grand Dossier :

p. 24 Véronique Sanson : « J’aurais voulu avoir un silencieux » par Laurent Calut et Baptiste Vignol

p. 40 Violaine Sanson : « La gentille Violaine, bien sage, bien chiante, et la rebelle Véro » par Laurent Calut et Baptiste Vignol

p. 48 François Bernheim : « Véro était souvent en retard… Déjà… » par Laurent Calut et Baptiste Vignol

p. 56 Le Petit Sanson illustré par Karelle Fitoussi et Christophe Ernault

p. 68 « Y a pas de doute, faut que je m’en aille » ou la véritable histoire du départ en Amérique par Laurent Calut

p. 76 D’un papillon à une étoile (et inversement), la correspondance Berger-Sanson par Laurent Calut

p. 80 Top 20 Véronique Sanson par Alister

p. 86 Bernard Swell : « Il y a une vraie gémellité entre nous » par Laurent Calut et Baptiste Vignol

p. 88 Christopher Stills : « Dans la rue, on me dit : “j’ai grandi avec votre mère” et je réponds : “moi aussi” » par Laurent Calut et Baptiste Vignol

p. 90 Les sansonismes par Alister

p. 96 Colette Sanson : « Je m’intéresse à la numismatique grecque » par Laurent Calut

p. 100 Bernard de Bosson : « J’entends un piano, puis une voix, et instantanément je fonds en larmes » par Baptiste Vignol
 
 

Merci à Émilie Mazoyer de France Bleu
pour sa chronique du 9 juin 2023

 
 
Ce qui s’écrit dans un magazine dans le contexte d’une interview y reste rarement bien longtemps de nos jours. Alister l’a relevé avec humour sur Twitter :


En annexe, la liste des corrections à apporter en cas de réimpression (ce qu’aux dieux ne plaise) :

• page 25 : photo Isabelle Péruzat au lieu de Photo Isabelle Pérusat

• page 33 : Titou est né à Boulder (pas Denver)

• page 77 : (“Et si tu veux la folie / Je serai plus fou que toi” dans “Je trouverai autre chose”) au lieu de (“Et si tu veux la folie / Je serai plus fort que toi” dans “Je trouverai autre chose”)

• page 78 : Comme s'il dédiait sa vie / Au nuage rose et gris / De celle qui ne l’a pas suivi / Qui n'est pas ici” (“C’est pour quelqu’un”) au lieu de Comme s'il dédiait sa vie / Aux nuages roses et gris / Il sait qui ne l'a pas suivi / Qui n'est pas ici” (“C’est pour quelqu’un”)

• Toujours dans cet article, page 79, il y a des erreurs de date de notre fait : Tant d’amour perdu date de 1981 (pas 1982) et La minute de silence de 1983 (pas 1986).

• page 96 : l’interview de Colette Sanson date de l’époque d’Harmonies, Luc Arriba n’y est pour rien… (à corriger dans le sommaire également)