• Véronique Sanson | 2015


Olympia, Paris
 
du 3 au 13 février 2015

Deux ans sans monter sur scène et voilà déjà refleurir le mot “retour” dans les annonces et chroniques des concerts 2015 de Véronique Sanson. Et Télérama de se demander si ce “retour” est bel et bien réussi… Elle a pourtant joué Salle Pleyel fin décembre 2012 – sans tambours, ni trompettes il est vrai… (enfin, façon de parler parce que, de ce côté-là, il y avait ce qu’il fallait sur scène !). 
Certes, une certaine mobilisation de ses forces, le rappel de ses petites lumières et grands éclats de voix, le choix des titres joués sur scène ont donné à quelques-uns l’illusion du retour de quelque chose qu’ils n’avaient plus vu depuis longtemps. Elle en a bien sûr profité pour corser le tout avec un défi supplémentaire (sinon, c’est pas drôle) : entrer sur scène a cappella avec Vancouver. Beau moment surtout (et bien sûr) parce qu’elle respecte les mesures, laissant exister de longs blancs entre les vers du premier couplet. Le trac, ennemi de toujours, n’avait qu’à bien se tenir : elle allait vite le neutraliser.
À propos de la setlist, elle s’est chargée sur scène de justifier la présence de titres ne faisant a priori pas partie de “ces trucs américains” d’un honnête “Après tout, on s’en fout”, trouvant in extremis un alibi pour Toi et moi (“composé dans une chambre d'hôtel à Los Angeles, ça compte quand même”) mais n’en cherchant surtout pas pour Je me suis tellement manquée qui n’en a nul besoin, salué chaque soir d’une légitime standing ovation. Elle a des idées dans la tête et elle fait ce qu’elle a envie… 
Ces concerts ont une fois encore été l’occasion de se rendre compte de la répartition du public dans une salle, qui dessinerait presque en creux une certaine lutte des classes : les gens assis au fond ont peut-être moins de moyens (ou ont réservé trop tard) et pourtant ce sont eux qui crient le plus fort et ont envie de se lever. 

Petits moments choisis : 
Courbevoie, 28 janvier, Amoureuse en répétition dans l’après-midi. Mehdi et Rycko s’approchent du piano. Elle les regarde : “C’est comme au bon vieux temps, j’ai l’impression que ça fait 100 ans…”. Un homme entre dans la salle, tignasse ébouriffée poivre et sel, lunettes fumées. Il se plante devant Véronique qui s’exclame “Je rêve !”. C’est Lionel Gaillardin, venu en voisin, qui nous serre ensuite la main en se présentant d’un humble “J’ai joué avec Véronique”. On t’avait reconnu, Lionel…

   © Laurent Calut
 
Du beau monde à l’Olympia, dans la salle et/ou en coulisses : Eddy Mitchell, Alain Souchon (et fils), Julien Clerc, Patrick Bruel, Alain Chamfort, Jeanne Cherhal, Nicoletta, Yves Duteil, Sandrine Bonnaire, Nolwenn Leroy et Arnaud Clément, Natacha Polony et Périco Légasse, Stanislas Merhar, Clotilde Courau, Luc Plamondon, François Bernheim et Alexandra Kazan, Ivan Levaï, Christophe Maé, Bernard Werber, Dominique Cantien, Dominique Besnehard, François Ozon, Romane Bohringer, Abel Jafri, Claude Bartolone, Paul Amar, Nicole Calfan, Tony Frank, Bernard Swell, Franka Berger, Élisa Tovati, Didier Varrod, François-Éric Gendron, Daniel Schick, Marc Kraftchik, Fifi Chayeb, Mireille Dumas, Catherine Lachens, Bruce Toussaint, Fabienne Sintes, Henri-Jean Servat, Gilles Bouleau, Sacha Reins, Peter Lorne, Annie Lemoine, Virginie Guillaume, Jean-François Copé, Yves Bigot Accompagnant Nolwenn Leroy, Armande Altaï s’avoue bluffée : elle s'attendait à voir un cœur déchiré derrière un piano et a vu Madame 100 000 volts !
   © Laurent Calut
 
★★★ Tomber sur Bernard de Bosson dans le hall est un pur bonheur : en pleine forme, l’homme vous prend dans ses bras et vous décolle du sol d’une virile accolade avant de régaler les gens autour de lui d’anecdotes qu’on ne se lassera jamais d’entendre, concluant lui-même “Ça fait un peu anciens combattants, non ?”. Le regarder ensuite danser debout pendant la moitié du concert vous réconcilie avec l’humanité. Respect éternel. 
© Christian Meilhan

Adorable formulation entendue de la bouche de Véronique, avant de nous rejoindre : “Je vous laisse, il faut que j’aille embrasser les auteurs de mon livre”. Le 3 février, Véronique entend quelqu’un criant toujours la même chose et finit par s’interroger de la scène : "Pourquoi Bonne fête ?". Gaulé Véronique Mortaigne du Monde filmant avec son portable ! Passé un bon moment un soir à discuter backstage avec Steve Madaio alias Mister Zorro. Il a le projet de raconter sa vie dans un livre, ou bien sur un site. Pas en temps que musicien qui a travaillé avec les plus grands, explique-t-il, mais pour partager son expérience en temps qu’être humain… 
© Christian Meilhan

Merci à tous ceux qui sont spontanément venus nous taper sur l’épaule pour nous dire un petit mot à propos du livre. Inégalable.13 février : dernier concert à l'Olympia avant le départ en tournée. On réalise en quittant la loge de Véronique vers 2 heures du matin que, finalement, pendant ces deux semaines boulevard des Capucines, elle a écrit un magnifique chapitre supplémentaire à notre livre. Et ce n’est pas fini… Pour tromper l’absence et entretenir le désir, on a un petit peu filmé…