“Vivement Dimanche” | 20 mars 2019

20 mars 2019
Enregistrement
“Vivement Dimanche”

Un mercredi ensoleillé, milieu d’après-midi. Direction Studio Gabriel en sortant du métro place de la Concorde. On repense à un temps que les moins de… ne peuvent pas connaître. Même endroit (ou presque), même inoxydable présentateur. C’était en 1983, Véronique chantait Le temps est assassin dans un décor qui n’était pas au même niveau que celui des musiciens. Drucker s’impatientait pendant les répétitions, pestant contre l’entourage de l’artiste, nombreux mais inefficace puisqu’elle était en retard sur le plateau… Le temps est peut-être assassin – sûrement même – mais en réalité, il existe à peine. Plus de trente ans ont passé, et je me dis que j’ai de la chance : toujours là, sans rôle bien défini sinon celui de témoin. À Catherine Battner qui s’inquiète de savoir si Véronique m’a vu depuis mon arrivée dans le couloir des loges, je m’entends répondre que parfois je souhaiterais être parfaitement invisible. Ce qui compte, c’est d’être là : Véronique va chanter en public pour la première fois depuis les annonces de l’automne dernier, et pour la première fois sur un plateau télé depuis près de 2 ans. Mais bon, c’est tout de même cool d’être visible aussi, d’être là avec l’équipe – nombreuse aujourd’hui encore. Cette fois-ci, Michel Drucker ne se plaindra pas : Véronique est à l’heure et, dans sa loge après le tournage, il serrera la main de tout le monde.

© Olivier Mulin

Pour le quart d’heure, Isabelle cherche une petite bouteille d’eau qui pourrait être déposée à côté du piano et dont on aura préalablement retiré l’étiquette au cas où elle apparaîtrait à l’écran. Elle connaît pas mal de monde : lorsque Sabine Azéma passera devant la loge, celle-ci ne manquera pas de la reconnaître et de la saluer. Les garçons sont là aussi : le coiffeur, le maquilleur (que Véronique a connu tout petit dans les bras de sa maman) et il y a Olivier, le « styliste fou ». « Un amour du monde » dit de lui Véro – et elle n’a pas tort. Il est venu avec des petites vestes, des boots de couleur et une foultitude d’accessoires, dont cette broche en forme d’arête de poisson immédiatement adoptée et piquée au revers de la veste qu’elle portera ce soir. Il montre sur son portable les photos de Véro avec ses dernières trouvailles à lui. Un joli mannequin notre Véro ! Le problème est que chacun donne son avis… Savoir faire le tri dans ce qu’on entend à ce moment-là fait partie intégrante du job de styliste. Les attachées de presse règlent les derniers détails avec l’ingénieur du son et le régisseur de Véronique, tout en gardant un œil sur le temps qui passe et passera. « Elle est en plateau juste après l’interview de la mère de Poelvoorde, et après Stéphane Bern. Ils installeront le piano à ce moment-là. » On le sait depuis le début, sa répétition sera publique – ce qui ajoute encore une louche de trac à celui qu’on a déjà pour elle. 


Descente dans 5 minutes. Jean-Marc lui installe ses Ears avant qu’elle enfile sa veste. Sauf que quand Michel Drucker la rejoindra sur le plateau pour deux-trois questions de rigueur, au départ elle ne l’entendra pas… Pas dramatique, on coupera et on recommencera les applaus. La magie du différé…

Véronique sort maintenant de sa loge. Lente procession jusqu’au plateau. Elle est accueillie au bas des marches par des visages qu’elle connaît comme celui de ce grand type, cheveux poivre et sel retenus par une queue de cheval, qui la conduira au piano et, passant juste devant moi pour la rejoindre à la fin de la chanson, lâchera un « Elle est géniale… » comme s’il se parlait à lui-même. 

© Guillaume Gaffiot / Bestimage

Toute l’équipe part en régie. Je préfère rester dans un coin du plateau, derrière le public. La voir et l’entendre pour de vrai, pas à travers un écran. Sur le canapé rouge, Michel Drucker se concentre, Stéphane Bern à sa gauche et Benoit Poelvoorde à sa droite. Ovation pour l’entrée de Véronique. Elle s’assoit au piano et se lance. Belle surprise : la voix est libre, pour reprendre l’excellent titre de Sud Ouest. Comme avant. Véronique a travaillé au piano jusque tard dans la nuit et a trouvé un nouveau petit pont pas mal du tout à la fin du premier refrain, mais ne s’est peut-être pas encore habituée à le raccrocher avec le début du deuxième couplet. « Je peux la refaire ? » demande-t-elle humblement. Bien sûr qu’elle peut ! Même si elle était filmée, il s’agissait d’une répétition ! Elle reprend donc le titre du début. On se dit in petto que ce Je me suis tellement manquée doit drôlement plomber l’ambiance d’une émission dont l’invité est Benoit Poelvoorde mais que nenni : le public, un public tranquille d’après-midi de semaine, est recueilli, très à l’écoute jusqu’à la toute fin du titre où il laissera exploser sa joie d’assister à ce “retour de la revanche”. La prise est bonne, mais on la refait quand même. Classique. La voix de Véronique est chauffée, elle est rassurée et peut dégainer de beaux sourires sur l’intro. La troisième version sera sans doute celle diffusée, avec sa petite variante vers la fin, une phrase marmonnée en lieu et place de “S’il me reste un sanglot”. L’émotion, indubitablement.

Très entourée et rassurée à sa sortie – même si elle sait très bien la qualité de ce qu’elle a donné, elle rate, dos à l’écran, les réactions des invités sur le canapé rouge après son passage. On lui racontera. Retour dans sa loge où il fait bon discuter, essayer encore une veste, recevoir Benoit Poelvoorde et d’autres. Une jeune femme de l’équipe de l’émission tente bien de nous expliquer qu’elle va bientôt avoir besoin de la loge pour un autre artiste, elle devra s’y reprendre à plusieurs fois :-) Véronique s’en éclipsera un instant juste parce qu’elle tient à aller saluer le dessinateur de l’émission, qui lui a offert les originaux montrés à l’écran. Chemin faisant, elle posera avec Vanina, une amie de Michel Drucker.

© Christian Meilhan

À son retour, y a pas doute faut qu’on s’en aille… Sortie vers la droite d’abord. En haut des escaliers, on aperçoit une foule qui l’attend de pied ferme. Un caméraman déboule avec Élisabeth Buffet, dont l’affiche apparaît sur le mur derrière elle. Il vont filmer un petit teaser pour l’émission et le caméraman la voudrait très souriante. Véronique se lève spontanément : « Tu veux que je te fasse rire ? », avant de lever ses deux bras à la verticale comme elle le fait sur scène, sa célèbre grimace à l’appui. Rires. Photos. Filmage. C’est dans la boite !


Finalement la sortie s’effectuera par la gauche, la voiture attend derrière le parking. Le petit groupe au dehors a très bien compris notre manège. On ne la leur fait pas : ils rappliquent aussi sec. Une fois dehors, il reste quelques minutes d’attente avant l’arrivée de la voiture. Au milieu des chasseurs d’autographe, on repère un appareil professionnel et, instinctivement, on protège Véronique en se mettant pile entre elle et le paparazzo. Sauf que, à la vue des mains tendues à travers les grilles avec photos et livres, elle n’écoute que son cœur et s’avance en souriant pour signer tout ce qu’on lui tend. On la reconnait bien là et c’est aussi pour ça qu’on l’aime. La voiture est là, la grille s’ouvre. Encore quelques photos et elle monte à l’arrière.. Le lendemain matin, on découvrira dans Gala en ligne des photos prises lors de son arrivée, dont celle-ci parue dans Closer :

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