23 novembre 2018
Sortie de “Duos volatils”
Le 3 janvier dernier, Chris Stills donnait un concert au Petite Amour, à Paris. Sa mère serait bien venue… mais c’était son premier jour au studio Ferber (avec Jeanne Cherhal, qui postera le jour même une photo sur les réseaux sociaux). Le calendrier des enregistrements n’a sans doute pas été simple à monter, véritable casse-tête doublé d’un incroyable marathon : il a fallu jongler avec les emplois du temps des uns et des autres, caser artistes et musiciens dans un seul et même mois, faire un peu de place pour la promo (Nikos Aliagas, Patrick Cohen…) de la reprise de la tournée le mois suivant et surtout affronter les intempéries (inondation des caves de la maison de Triel, décrue très lente… juste avant l’arrivée de la neige). Mais il y a bien un dieu de la musique : l’écoute de “Duos volatils” est fluide, confortable, bien loin de l’hiver qui l’a vu naître.
Un mot sur la pochette : la photo (prise fin juin) est signée Patrick Swirc, dont le travail sur un papier de Télérama avait été très apprécié en haut-lieu. Idéale pour une affiche de concert, elle est absolument magnifique même si pas forcément représentative d’un album de duos – sauf à imaginer l’énergie déployée par Véronique en studio pour que ça groove, pour que ses chansons puissent sonner comme elle l’entend, elle avec sa longueur d’avance (elle les a toutes déjà chantées sur scène) face aux artistes invités qui souvent les découvrent… Émotionnellement, le studio représente énormément de concentration : “Je préfère faire 2 concerts d’affilée plutôt que 9 heures de studio”…
Pour ce qui est de la taille de son nom sur la pochette (la même que celle de ses invités), il s’agit d’une demande de Véronique après avoir reçu les premiers essais de maquette où son nom figurait légitimement en plus gros caractères.
Peut-être à cause des fameux samedis soirs des Carpentier, un duo évoque souvent quelque chose de visuel : on veut pouvoir se régaler de la complicité entre deux artistes, de leurs sourires, de leurs clins d’œil, guetter la tête que fait l’un pendant que l’autre chante, etc. Avec un CD, on est forcément un peu frustrés… Alors on se raccroche aux intonations, aux phrases dites dans un sourire… Heureusement il y a les vidéos (dont sont issues les captures d’écran de cet article) : la caméra tournait pratiquement non-stop en studio. Sur le DVD, il y a les 3 singles en bonus mais il existe pléthore d’images qui surgiront bientôt sur les réseaux sociaux pour assurer la promotion de l’album après sa sortie.
Petit flashback à propos des illustrations originales sur le livret du CD, sur la pochette du LP et jusque sur les rondelles du vinyle :
Triel, 18 juillet. Après le dîner, Véronique disparaît un moment pour revenir avec un grand cahier, son “cahier à dessin, là où j’ai écrit la lettre au Merle Mô” [celle du 17 mai, pour l’enterrement de Maurane] et elle commence à dessiner. Un des chats, Pizzi, monte bien sûr immédiatement se coucher sur la table en ronronnant, la tête sur son bras – ce qui ne la perturbe absolument pas. “Je ne sais pas faire des cœurs ou des étoiles”, explique-t-elle en montrant les premiers dessins. Il y a des paysages, il y a un requin. Il y a aussi les deux têtes, jolis symboles de l’idée de duos. Elle ajoute parfois un point d’exclamation ou d’interrogation : “Il faut toujours ponctuer un dessin !” Le dernier qu’elle fait est un personnage avec une partie étoilée : “J’ai voulu faire une étoile et ça a donné ça”. Chose très inhabituelle de sa part : alors que j’emporte la page de dessins pour la scanner, elle me demande de la lui rapporter ensuite… Ce qui sera fait.
Côté invités, il y a ceux qu’on aime et ceux qu’on aime un peu moins… De bonnes surprises, des coups de cœur et des petits regrets. Tout est subjectif mais on pouvait imaginer un petit peu plus d’audace… Des noms à l’international… How Many Lies avec Rufus Wainwright ? Full Tilt Frog avec Elton John ? Backstage au Printemps de Bourges, on avait envie de dire à Catherine Ringer de se greffer dare-dare sur le projet (et d’ailleurs on l’a fait !)… Ceci dit, ces duos ont beau être volatils, ils s’ancrent vite entre nos deux oreilles, où ils tournent, tournent encore… volent, volent, volent…
Tracklist :
1. Chanson sur ma drôle de vie avec Vianney
2. Besoin de personne avec Christophe Maé
3. Bahia avec Alain Souchon
(Je me souviens m’être réjoui en pensant qu’elle allait enregistrer en studio la nouvelle intro de Bahia. La veille : “Bah je ne sais pas parce que c’est une intro pour la scène. Je fais le clown. En studio, ça va sûrement pas le faire…” De fait.)
4. Vols d’horizons avec Bernard Lavilliers
5. C’est long, c’est court avec Zaz
6. Visiteur et voyageur avec Patrick Bruel
7. Une nuit sur son épaule avec Juliette Armanet
8. Amoureuse avec Julien Doré
9. Tu sais que je t’aime bien avec Jeanne Cherhal
10. Toute une vie sans te voir avec Tim Dup
11. Redoutable avec Hubert-Félix Thiéfaine
12. Doux dehors, fou dedans avec Michel Jonasz
13. Celui qui n’essaie pas (ne se trompe qu’une seule fois) avec Louis, Matthieu, et Anna Chedid
(Pour la première fois en version studio avec les cuivres, magnifique apport des versions sur scène depuis la tournée “Années américaines”)
14. Alia Soûza avec Tryo
15. Avec un homme comme toi avec Eddy Mitchell
Le 23 novembre, Véronique a posté le message suivant sur les réseaux (écrit la veille au soir) et qu’elle adresse à ses invités :
Je suis tellement contente d'avoir chanté avec vous. Et vraiment fière.
Vous m'avez tout donné. Je vous aime tous tellement. Tendrement.
Et encore plus que tout j'espère que le public appréciera vos prouesses, votre bonne fortune, toutes vos tendresses magnifiques.
Je ne suis pas facile, et quelquefois très très énervante et je vous dis merci de vos patiences infinies. Merci merci merci.
[update avril 2019] Suite à la réponse de Véronique à une question de Marion Ruggieri dans l’émission C à vous, on assiste, navrés, à une tentative « d’affaire Eddy de Pretto » (mêmes ingrédients que pour « l'affaire Marina Kaye »). Tentative qui ne dupe plus grand monde comme le prouve cette publication sur lefigaro.fr :
Merci ...
RépondreSupprimerOn espère que l'inondation de la cave à Triel n'aura pas noyé des trésors.
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