• Véronique Sanson |2011

Bruxelles
9 décembre 2011

Au départ, Bruxelles n'était pas une date envisagée. Mais il est des arguments finalement persuasifs ("c'est la captation, ce n'est qu'à 1 h 20 de Paris"...). Et puis, c'est une veille de pleine lune – et même d'éclipse lunaire. Allez, en piste pour le Cirque Royal !

Bien sûr, il n'est pas question ici de tout raconter par le menu : après tout, il y a un enjeu commercial (qui explique l'absence de photos et de vidéos) et même si ce blog est relativement confidentiel, l'idée est simplement de donner l'envie de se procurer le dvd dès sa sortie !

Bruxelles donc, dans un froid glacial... Le Palais Royal, la rue Royale... et enfin le Cirque Royal !
La salle, qu'on découvre ce soir, est belle et raisonnablement pleine si l'on considère la rude et néanmoins amicale concurrence du concert annuel de l'association Make-A-Wish présenté par Maurane, à Forest National le même soir avec, entre autres, Christophe Willem, Bénabar, Christophe Maé et Catherine Lara... De toute façon, les gradins tout là-haut on été prévus pour un spectacle qui se déroulerait au centre, sur la piste, occupée ce soir par un parterre de sièges bien remplis...

Le noir se fait peu à peu. Curieusement, pas d'annonce du type "Ne filmez pas ce soir, on s'en charge". On est installé juste derrière Alain Lonchampt (avec vue sur les retours écran), perspective idéale pour avoir une vision plus globale que d'habitude de ce qui se passe sur scène – et s'extasier à nouveau sur les magnifiques tableaux qu'il a créés.

La captation, ça fait peur bien sûr, mais Véronique est - on le sait - un phénomène hors norme, et quel phénomène ! Pas une extra-terrestre, non, mais bien une "terrestre extra" – comme elle l'a dit elle-même sur scène, à Argenteuil. Le premier titre, Je me fous de tout, est un défi comme elle les aime. La voilà qui entre dans l'arène, d'un pas assuré, d'une voix forte. Après tout, elle ne voit pas les quatre caméras (de l'avantage d'être myope…). On la sent pourtant subtilement consciente de ces regards numériques posés sur elle ; certes, elle ne jouera pas différemment, mais fera tout pour les rendre témoins de ce contact précieux qu'elle ne peut nouer qu'avec une énergie humaine. Ce soir, elle sera dans sa vérité, à l'aise comme dans son salon, mais avec une dimension supplémentaire, pas seulement due aux habits de lumière mais à ce charme qu'elle sait déployer l'air de rien, et qui justifie ce qu'elle qualifie elle-même de "prétention" (le fait de monter sur scène, de dire "venez me regarder"). On n'est jamais beau ou belle par hasard, mais bien pour quelqu'un.
Et ce soir, les regards sont nombreux, aimantés. Ceux de petits voyageurs, que l'amour lui a envoyés. Serrés contre la scène,
bras tendus, ils se réchauffent à la chaleur de son sourire...

Le concert se déroulera magnifiquement : son impeccable (ah, la magie de ces vieux théâtres ronds !), public très réceptif ("Sont drôles ces Belges, qui crient Véronique, Véronique !", me lance ma voisine de derrière - ils se mettront à "Véro, Véro !" plus tard) et puis et surtout la chanteuse elle-même, entourée d'un groupe idéal à son bonheur d'être là (encore réhaussé ce soir par la présence de Jean-Jacques Evrard au violon, et Lionel Suarez au bandonéon). Bien sûr, on pourrait dire que la présentation des musiciens fut un peu longue, mais on ne la voit pas pour la première fois, et puis Véronique les a un peu présentés comme si c'était la dernière, en voulant vraiment leur rendre hommage, et d'ailleurs, faisant une digression sur l'album de Loïc Pontieux, elle a même lancé "Vous couperez au montage" !

En quelques mots, hauts faits et petits détails d'un soir :
La note d'intro de Je me suis tellement manquée doublée, suivie d'un silence égal au temps que prend le piano pour résonner, bel effet L'intro de Si toutes les saisons doublée également, installant plus confortablement la chanson, démarrée comme d'habitude sur les chapeaux de roue, sans attendre de ramasser les lauriers de Drôle de vie Doublé également ce soir le pont musical à l'intérieur de ce titre, ce qui permet aux cuivres et à Véronique de se promener tranquillement autour du piano Eclat de rire sur Rien que de l'eau : Véro fait le tour de la batterie pour aller retirer le bonnet de Loïc pendant qu'il joue. Elle a toujours dit qu'elle le préférait sans ! La chanteuse profitant de la salle éclairée pour pointer la caméra girafe, prête à filmer ceux qui ne chanteraient pas ! Ses deux poings qui entrent en collision avec le piano à la fin de Vancouver Vancouver ? "Elle est en si mineur, au début. Après, it's up to you" Son impeccable brushing de retour des coulisses, balayé d'une main pour remonter ses cheveux et les planquer sous le chapeau du soir, qu'elle essaye sous nos yeux en cabotinant pour de faux Eric Vernazobres, tel un grand reporter sur le terrain, se faufilant dans la salle pour prendre ses photos Véronique qui ne veut pas "partir comme ça" et se lance dans une version totalement improvisée et a capella de Goodnight Sweetheart, assurant elle-même les basses : un régal Le mystère du premier rappel très long (le temps de fumer au moins 3 cigarettes ?) et qu'elle dissipe en expliquant qu'elle ne trouvait plus son micro ! Cette façon qu'elle a parfois de tressauter sur son siège, parce que ça ne va pas assez vite, parce que ça manque de mouvement Et puis, ces belles images qu'on emporte avec soi : Véronique saluant debout, attrapée de toute part, cueillant les mains tendues des premiers rangs... Au final, l'impression d'avoir assisté à l'écriture d'une très grande page de l'histoire du rock.

En coulisses, on croise d'abord Gilbert Coullier, qui arbore un large sourire. Du côté des loges, il y a de l'animation : ça chante et ça danse sous l'œil des caméras et des appareils photo. De quoi alimenter le dvd, côté bonus...

1 commentaire:

  1. Merci pour ce magnifique compte-rendu, on s'y croirait presque! Il ne manque plus que les images maintenant...

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