• Véronique Sanson / Chris Stills | 2016


Olympia, Paris,
9 janvier 2016
 
Une année sur scène sous la bannière étoilée des “années américaines”. Une année à avoir le trac avec elle, entre les 40° de l’été et ses voyages en voiture de nuit dans la campagne fantomatique, entre les fous d’Allah et les fous de Marina. Une année de textos-donne-moi-du-courage, superflus la plupart du temps. Une année de promo infernale, télés, radios, presse, internet… et puis un jour arrive la date fatidique, celle du dernier et 76e concert d’une tournée phénoménale. Déjà !?

En juillet 2014, difficile de prévoir un tel succès quand Piano Blanc et Gilbert Coullier lançaient ensemble le projet d’une tournée basée sur les titres qu’un livre allait remettre en lumière au début de l’année suivante même si on imaginait bien que ce répertoire “américain” attirerait les foules. 
Et puis il y a eu les festivals de l’été, et une deuxième tournée… Aujourd’hui, si on jette un coup d’œil dans le rétroviseur, on y voit briller de belles poussières d’étoiles multicolores, des concerts uniques, plus riches chaque soir de petites trouvailles pour les yeux et les oreilles.

© Michèle Houdu

L’excitation était véritablement palpable ce 9 janvier. Sur facebook, d’aucuns comptaient les jours, puis les heures. On décidait d’arriver de bonne heure boulevard des Capucines pour humer un peu de cette tension d’avant-concert… 
Les sourires et les regards des uns et des autres, les “Bonne année” assortis d’une bise… Tout était un peu plus électrique quen temps normal. On croisait Franka Berger, puis François Bernheimfidèles parmi les fidèles, qui connaissaient Véronique depuis la nuit des temps, l’avaient vue mettre un jour un premier orteil sur scènemais aussi des facebookiens en goguette venus des quatre coins de France et de Navarre pour l’occasion. Une authentique famille de cœur.

Dans la salle, avant même le premier riff de Christopher, la température était déjà supérieure aux normales saisonnières. C’est dire que quand il est apparu, guitare en bandoulière, tee-shirt fétiche zébré de rose sous une nouvelle veste à galons, on pouvait légitimement parler de réchauffement climatique. Vite une COP21 ! Et c’est devant un parterre de bravos qu’il a exécuté ce tour de force qu’est 100 year thing, titre au long cours avec temps d’arrêt et fausses fins qui appellent des applaudissements avant l’heure, à la limite de lexploit quand on pense qu’il chante une mélodie fichtrement complexe tout en s’accompagnant Puis il a rejoint le piano, faisant mine d’arranger une queue de pie derrière lui en s’asseyant, pour When the pain dies down. Don’t be afraid suivit avant Calling the underground et le très “catchy” Criminal mind en dessert, avec la chorale de l’Olympia au grand complet et Basile Leroux, Dominique Bertram, François Constantin et Loïc Ponthieux à la manœuvre. Si on n’avait pas attendu sa mère juste après, on ne l’aurait jamais laisser partir ! 
Il annonce qu’il serait ravi de signer des exemplaires de son CD plus tard, “d’en savoir un peu plus sur vous”, promesse qu’il ne pourra hélas honorer le hall de l’Olympia devant impérativement fermer dans un délai assez court après la fin de spectacle.

L’entracte n’est jamais une bonne nouvelle pour ceux qui ne souhaitent plus bouger et, ce soir en particulier, on sent bien que tout ce qui pourra éloigner le moment de larrivée sur scène de Véronique n’est franchement pas le bienvenu… 

© Odile Brunet

Et cette arrivée, on n’aurait pu la rêver autrement : une standing ovation de toute beauté, clameur si forte qu’elle couvre l’intro a capella. Des rires et des bravos avant même qu’elle ait eu le temps de prononcer la phrase magique ! La performance ne s’arrêtera pas là : assis pour écouter la suite de Vancouver, l’Olympia sera à nouveau debout tout au long de Féminin et Alia Soûza avant de s’asseoir à nouveau sur la suivante (Toi et moi). En un mot, une salle en or : pas de heurts, pas de cris, et un service d’ordre assez cool qui avait prévenu dès l’entrée (curieusement séparée par sexe : les femmes à gauche, les hommes à droite) : vous pouvez garder votre appareil photo si vous ne l’utilisez que vers la fin du show. Rare !


De cette brassée démotions, entre rires et larmes, on gardera en mémoire et en vrac : Le ballet des caméras en vol plané au-dessus de la scène, entre drones et ovnis le fou rire de Véronique après l’intervention rigolote de Michael Joussein dans Alia Soûza ★★★ la nouvelle fin de Full Tilt Frog (vachement bien) ★★★ Le féminin retrouvé des “l’au-delà de l’amour qui m'a maudite” ★★★ Un Devine-moi d’anthologie avec Mehdi et Guillaume qui se concertent avant de décider des textes qui remplaceront les “devine, devine, devine” (et Véronique, comme en répète, qui leur demande au micro ce qu’ils disent !) ★★★ Les cuivres particulièrement rutilants… On ne pourra plus écouter On m’attend là-bas sans eux. Le parfaitement sonore “Et maintenant Let’s rock !” juste avant Paranoïa… comme si elle avait lu des recettes de cuisine jusque-là !

© Philippe Thomas

 © Lionel Lafranceschina
 
Pour le refrain de Bahia s’avancent sur scène de nouveaux choristes : l’ensemble des musiciens. Violaine se glisse entre eux. Au moment de saluer, Véronique cherche du regard les techniciens, les veut également sur scène. Gilbert Coullier – qu’on apercevait déjà à droite, derrière lingé son – les rejoint. Kanou également et, pour la première fois sur scène, please welcome Christian, qui repart avec elle – criant symbole du passage prochain de la scène à la ville. Rebelle, Véronique passera bien avant lui mais agitera sa boot rouge en bas du miroir déformant.
Et là, surprise : personne ne bouge. “Véro, Véro, une autre, une autre !”. Les lumières entretiennent un temps le suspense… avant de se rallumer : il n’y aura pas de rappel supplémentaire mais certains y ont cru…  

Des coulisses, on garde le souvenir de retrouvailles, de surprises et aussi de têtes qu’on ne croise que dans ces occasions là… jusqu’à cette dernière image : Véronique en haut des escaliers avec Christopher, entourés par les musiciens. Steve Madaio qui surprend tout le monde en disant quelque chose en français, Mehdi qui propose de travailler sur le nouvel album dès demain matin 9 heures. Des rires, des cris… Il est près de 2 heures 1/2, on s’éclipse… 
  
Dehors, on repense à cette phrase de Bowie (sans savoir qu’il va quitter cette planète le soir-même) pour qualifier le moment il s’était trouvé sur scène aux côtés de Tina Turner : “the hottest place in the universe”. Samedi 9 janvier, l’endroit le plus chaud de lunivers était sans aucun doute la scène de l’Olympia.

Le DVD est annoncé pour bientôt… 

3 commentaires:

  1. Merci Laurent. Ne change rien, c'est parfait : je retrouve si bien décrites dans ton texte toutes les émotions ressenties au cours de cette extraordinaire tournée et lors de cette inoubliable dernière.

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  2. PS: signé Richard F.

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  3. Aaaaah merci Laurent pour ton blog et ce condensé du 9 janvier 2016 ! On y était ! Ce fut ENOOOOORME ! Quelle merveilleuse année 2015 passée avec Véro et toute sa bande de "oufs" ! 😀. Mon année n'aurait pas été la même s'il n'y avait eu Véronique ! Jai pu m'éclater comme tant d'autres à danser, à chanter, à crier des "Vero" "on t'aime" "tu es là meilleure" "yessss" " ah c'est beau"..... Je me suis régalé à prendre des photos, certaines superbes (grâce aux "sujets" évidement), des videos de chansons entières ou d'extraits de chacun des musiciens, choristes ! Me suis régalé à les partager sur mon mur ou sur VS OFF, comme on l'imagine, Les ANNEES AMERICAINES ! En 2015 Jai pu faire la connaissance de certains qui se connaissent depuis bien longtemps, mais aussi me faire de vrais (vraies) amis (amies) ! Te rencontrer Vero, enfin, 30 ans que j'attendais cela ! En2016 tu, vous, m'entendrez encore, soyez en certains !
    Encore merci Laurent pour ton suivi, pour le livre en collaboration avec Yann Morvan.
    Véro, des bises éternelles, "ma combattante de l'Amour et de la Liberté"

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