Véronique Sanson
Un sourire pour de vrai
Un sourire pour de vrai
2 novembre 2017
C’est l’histoire d’un journaliste qui va interviewer Véronique un jour à Triel. Certes il n’est pas le premier, ni le dernier. Sauf que – et ce sont les premières lignes de son article – le garçon a un peu craqué : il prend congé “en lui disant love
accompagné d’un geste tendre de la main”. Il vient de “passer trois
heures avec elle”, a “découvert la femme derrière la légende” (in Gala, janvier 2015).
Là encore, il n'est pas le premier mais lui, il a osé l’écrire, débordant d’un enthousiasme qui rappelle les grandes heures d’un journalisme millésimé années 1970. On pense à Gilles Riberolles qui terminait son papier dans Best en 1978 en précisant qu’une fois l’interview terminée, “nous nous asseyons sur le meilleur canapé, allongeons nos jambes près de la cheminée, et parlons de nos problèmes d’ego pendant une heure ou deux”. À quelques années-lumière de là, Laurent Del-Bono vit une expérience similaire : Véronique lui propose d’aller chercher une de ses guitares pour qu’il lui joue Banane Girl (titre qu’il a lui-même écrit), lui donnant son avis et quelques petites idées pour que ça sonne encore mieux. En 2015, il aura fallu ouvrir un magazine people pour lire ce récit puisque Best n’existe plus depuis longtemps…
Là encore, il n'est pas le premier mais lui, il a osé l’écrire, débordant d’un enthousiasme qui rappelle les grandes heures d’un journalisme millésimé années 1970. On pense à Gilles Riberolles qui terminait son papier dans Best en 1978 en précisant qu’une fois l’interview terminée, “nous nous asseyons sur le meilleur canapé, allongeons nos jambes près de la cheminée, et parlons de nos problèmes d’ego pendant une heure ou deux”. À quelques années-lumière de là, Laurent Del-Bono vit une expérience similaire : Véronique lui propose d’aller chercher une de ses guitares pour qu’il lui joue Banane Girl (titre qu’il a lui-même écrit), lui donnant son avis et quelques petites idées pour que ça sonne encore mieux. En 2015, il aura fallu ouvrir un magazine people pour lire ce récit puisque Best n’existe plus depuis longtemps…
Pour ce livre, “Un sourire pour de vrai”, même souci préalable : dépasser le marketing éditorial propre à faire fuir le lecteur potentiel (“Biographie exclusive”, “Véronique Sanson se confie sans fard et en exclusivité pour la première fois”), ne pas se laisser rebuter par le sensationnalisme à tout crin. L’intérieur est écrit en Del-Bono pur jus, qu’on se le dise !
Car le journaliste a gardé contact avec Véronique. Coups de fil, textos, dîners à Triel. En tout bien tout honneur cela va de soi – on le précise quand même car Laurent Del-Bono affiche une dégaine de beau gosse (les photos en ligne ne lui rendent pas justice) et Véronique n’aime rien tant que séduire. De confidences en confidences (de part et d’autre) naît l’idée d’un livre.
On entend votre question d’ici : avait-on vraiment besoin d’une nouvelle biographie ? On serait tenté de répondre non bien sûr, mais le passé de Véronique étant le seul puzzle qui lui résisterait si elle en faisait encore, chaque biographie apporte une pièce nouvelle en même temps que son éclairage propre. D’une discussion autour de la table de la cuisine peuvent encore jaillir des bribes de souvenirs inédits, des mots qui résument différemment une période de sa vie. Bien sûr elle ne peut pas être née à plusieurs endroits différents en même temps pour faire plaisir à ses biographes, comme le bougonnait Pauline Carton dans Dim, dam, dom, précisant qu’elle avait mis à la porte le trop-plein de journalistes venu la voir pour ses 50 ans de théâtre !
Sur le fameux départ-surprise vers New York par exemple – focus de tant d’attention depuis tellement d’années –, ce livre est le premier à donner une version assez proche de ce qu’il s’est sans doute réellement passé. Et qu’on ne vienne plus nous dire qu’elle est partie sur un coup de tête en mars ou en novembre 1972 !
Car le journaliste a gardé contact avec Véronique. Coups de fil, textos, dîners à Triel. En tout bien tout honneur cela va de soi – on le précise quand même car Laurent Del-Bono affiche une dégaine de beau gosse (les photos en ligne ne lui rendent pas justice) et Véronique n’aime rien tant que séduire. De confidences en confidences (de part et d’autre) naît l’idée d’un livre.
On entend votre question d’ici : avait-on vraiment besoin d’une nouvelle biographie ? On serait tenté de répondre non bien sûr, mais le passé de Véronique étant le seul puzzle qui lui résisterait si elle en faisait encore, chaque biographie apporte une pièce nouvelle en même temps que son éclairage propre. D’une discussion autour de la table de la cuisine peuvent encore jaillir des bribes de souvenirs inédits, des mots qui résument différemment une période de sa vie. Bien sûr elle ne peut pas être née à plusieurs endroits différents en même temps pour faire plaisir à ses biographes, comme le bougonnait Pauline Carton dans Dim, dam, dom, précisant qu’elle avait mis à la porte le trop-plein de journalistes venu la voir pour ses 50 ans de théâtre !
Sur le fameux départ-surprise vers New York par exemple – focus de tant d’attention depuis tellement d’années –, ce livre est le premier à donner une version assez proche de ce qu’il s’est sans doute réellement passé. Et qu’on ne vienne plus nous dire qu’elle est partie sur un coup de tête en mars ou en novembre 1972 !
L’intérêt d’une biographie tient dans la sensibilité du journaliste, dans sa faculté à comprendre l’objet de son livre sans trop se projeter lui-même. De ce côté-là, on est rassuré : Laurent Del-Bono est plus rock’n’roll que grand public et donc, s’il se projette un peu, on est gagnant ! Son livre est un joli portrait de femme, une femme pas tout à fait comme les autres comme nous le savons. Les chapitres forment une danse : Enfance, Flamboyance, Errance, Transe et ne sont pas forcément rangés dans la chronologie habituelle d’une biographie. Côté exactitude des faits, véracité des dates, on est bien – Noté néanmoins quelques petits trucs à la lecture, transmis à l’auteur pour la réédition en poche. Rien de bien important ;-)
Il ne cède que rarement à la tentation de traiter Véronique de star, nous épargne les éternels “couple mythique” et autres “chansons cultes”. Il n’a, c’est vrai, jamais rencontré ni Colette ni René, mais on les retrouve pourtant bien vivants entre les pages du livre. Il a vu Violaine et Titou, sa marraine Jacqueline Binquet (Jaco) et Bernard de Bosson, Bernard Swell et d’autres dont il a su capter l’énergie, retranscrire les époques traversées par eux au côté de Véronique. Il ne l’a pas non plus vue en concert avant cette année, ce qui pourrait être handicapant : ce n’est pas le cas.
Il ne cède que rarement à la tentation de traiter Véronique de star, nous épargne les éternels “couple mythique” et autres “chansons cultes”. Il n’a, c’est vrai, jamais rencontré ni Colette ni René, mais on les retrouve pourtant bien vivants entre les pages du livre. Il a vu Violaine et Titou, sa marraine Jacqueline Binquet (Jaco) et Bernard de Bosson, Bernard Swell et d’autres dont il a su capter l’énergie, retranscrire les époques traversées par eux au côté de Véronique. Il ne l’a pas non plus vue en concert avant cette année, ce qui pourrait être handicapant : ce n’est pas le cas.
Il écrit “Elle est un roc avec des failles immenses qui lui donnent parfois le vertige, mais dont elle scrute les profondeurs, sans peur et sans reproche.”, cite Henri Laborit, les Évangiles, Jean-Paul Sartre, Goethe, évoque la mécanique quantique à propos de sa relation avec Michel Berger, raconte l’histoire derrière Sad Limousine, et celle derrière Lérida. Bien sûr, quelques phrases devraient bientôt être cruellement séparées du reste du livre et faire les titres gras et sales des affreux vautours du net (Closer, Voici, France-Dimanche et consorts), flanquées des pires photos. Personnellement, par exemple, je n’aurais pas laissé traîner cette confidence au bas de la page 95…
Enfin, inséré dans le livre, on trouve un cahier de photos dans lequel figure une jolie photo inédite et non créditée de 1972, retrouvée à Triel avec les deux ci-dessous – la deuxième étant vraisemblablement tombée un beau jour entre les mains scribouilleuses de Titou quand il était petit ;-)
Pour résumer, on peut sans se tromper reprendre ici la formule de Yann à propos des “Années américaines” sur le site Paroles d’Actus : “Ce livre, c’est une déclaration d’amour”. Bienvenue au club, Laurent !
Comment ne pas courir chez le libraire après avoir lu une aussi belle chronique ? Merci Laurent !
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