Where the wild roses grow, improbable duo avec Kylie Minogue en était le single avant-coureur, le ténébreux rocker australien et sa voix d’outre-tombe sont de retour. Retrouvailles lugubres mais jamais mornes, Murder Ballads recentre Nick Cave sur ses obsessions poétiques : les rapports violence/innocence, la mort fatale et sa noire beauté, l‘œil cinéphile qui fait d’un assassin un héros (« Quand je l’ai tué, j’étais tellement beau / A cause de la lumière, à cause de l’angle » dans O’Mallye’s Bar). La voix lente et presque sentencieuse récite plus qu’elle ne chante des textes écrits dans un style purement traditionnel ; seuls deux titres font déjà partie du patrimoine, mais les compositions de Cave ne devraient pas tarder à les rejoindre. Les orchestrations sont dignes, les touches du piano martelées avec application.
Ces Ballades du Meurtre exhalent un parfum presque vénéneux et l’on s’enfonce voluptueusement dans ces chemins peu fréquentables. On y croise un jeune homme, une pierre à la main, penché sur une Ophélie endormie dans les eaux, déclarant en l’embrassant pour la dernière fois que « toute beauté doit mourir ». Ou la pauvre Mary Bellows qui s’est refusée à un étranger et a été retrouvée le lendemain, menottée à son lit, une balle dans la tête et une serviette hygiénique dans la bouche. Pauvre Mary Bellows.
Ces Ballades du Meurtre exhalent un parfum presque vénéneux et l’on s’enfonce voluptueusement dans ces chemins peu fréquentables. On y croise un jeune homme, une pierre à la main, penché sur une Ophélie endormie dans les eaux, déclarant en l’embrassant pour la dernière fois que « toute beauté doit mourir ». Ou la pauvre Mary Bellows qui s’est refusée à un étranger et a été retrouvée le lendemain, menottée à son lit, une balle dans la tête et une serviette hygiénique dans la bouche. Pauvre Mary Bellows.
Mais le « plus » du disque reste incontestablement les invitées : surprenante Kylie Minogue, parachutée dans cet univers un rien moins glamour que celui dans lequel elle évolue d’habitude (imaginez Bashung invitant une jeune Sheila pour une sombre ritournelle) et qui, superbement mise en lumière dans un clip ad hoc, parvient à susciter quelque intérêt. Autre guest star, PJ Harvey, déjà moins « pièce rapportée », jouant agréablement de son timbre quasi atone sur Henry Lee, le second single. Et on retrouve au final tout ce beau monde, rejoint par Shane Mac Gowan, sur Death is not the end, judicieuse reprise de Dylan. Recommandé !
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